Une ville cyclable est une ville où les enfants vont à vélo à l’école, sans leurs parents. Pour atteindre cet objectif, il existe quatre types d’aménagements cyclables à choisir en fonction de la densité du trafic automobile, exprimé en véhicules/jour, et de la vitesse de circulation en kilomètres/heure.
Les 4 types d’aménagements cyclables
- La Zone 30 ou Ville à 30. Applicable dans les zones résidentielles et les centres urbains denses, la limitation à 30km/h et le faible trafic, inférieur à 2 000 véhicules/jour, permettent le partage* des usages sans aménagement spécifique. Il convient de dévier le trafic de transit de ces zones, réservées à la circulation résidentielle.
- Les voies de faible transit à 50km/h, fréquentées par moins de 10 000 véhicules/jour. Le différentiel de vitesse impose la séparation des trafics cycliste et automobile, une bande cyclable suffit.
- Les voies de fort transit à 50 km/h, fréquentées par plus de 10 000 véhicules/jour. La circulation cycliste est séparée par un obstacle de la circulation automobile, c’est une piste cyclable.
- Les liaisons périurbaines, où la vitesse est supérieure à 50 km/h. Les voies-vertes, en site propre, permettent de réaliser des déplacements de longue distances, hors des zones urbaines.
* Une autre zone « de partage » existe : la « Zone de rencontre ». Limitée à 20 km/h, elle laisse disparaître le trottoir et donne la priorité au piéton en toutes circonstances.
Un schéma permet de choisir l’infrastructure adaptée :
Il n’existe pas d’autre type d’aménagement, le plan de circulation d’une ville doit clairement hiérarchiser les voiries.
La hiérarchie des voiries
Hiérarchiser les voiries est une stratégie du plan de circulation qui consiste à limiter le trafic de transit à quelques grands axes. Par son plan en damier, l’exemple des « superilles » de Barcelone est facile à comprendre :
Cela permet de réduire le nombre et le coût des aménagements cyclables et rend la ville plus lisible et plus utilisable par l’ensemble de ses habitants.
Sur le territoire de Saint-Étienne Métropole, cette hiérarchie des voiries n’est pas clairement identifiée.
Pour mettre en place un plan vélo efficace, les quatre types d’aménagements devront être déployés sur l’ensemble du territoire de Saint-Étienne Métropole. Aujourd’hui les zones 30 km/h sont limitées aux hyper-centres des communes de l’agglomération. Nous nous privons ainsi d’un outil majeur et nous perdons trop d’énergie dans les détails d’aménagements d’itinéraires discontinus, là où ils ne sont pas forcément nécessaires.
Au contraire, en passant l’ensemble de la Métropole à 30km/h, le partage de la voirie serait généralisé, nous pourrons concentrer notre attention sur les détails des aménagements séparés, réservés aux grands boulevards.
Bref, Saint-Étienne Métropole peut devenir beaucoup plus agréable et durable en généralisant les limites à 30 km/h à toutes les zones résidentielles et en clarifiant son plan de circulation.