Deux membres de l’association ont eu la chance de se rendre dans la cité blanche et bleue lors du 22ème congrès de la Fub « Le vélo : un défi collectif » du 10 au 12 février dernier. Retour sur trois jours riches en échanges et informations.
L’intermodalité a encore du chemin à faire
Départ en voiture direction la gare de Roanne, un comble pour se rendre à un événement pro-vélo… Malheureusement, nos deux membres n’ont pas eu le choix pour attraper le train de 7h46, le premier train en provenance de Saint-Étienne n’arrivant qu’à 8h30. Qu’à cela ne tienne, l’autopartage peut également avoir du bon (quelques fois). En place dans le train, la délégation prend la direction de Vichy pour un premier changement. Trente minutes en gare, un café et ça repart. 2ème changement à Nevers, cette fois 2h22 sur place pour visiter la ville et apprécier les premiers aménagements de la Loire à Vélo. Retour sur les rails, direction cette fois Saint-Pierre-des-Corps pour un dernier changement, avant enfin, d’arriver à Tours après 6h52 de voyage. Pas de temps à perdre, direction le vélociste afin de récupérer les vélos loués pour l’occasion et les voilà fin prêts, devant le palais des congrès, avec leur précieux sésame en poche.
Le congrès de la Fub
Victime de son succès, le congrès affiche complet avec 680 participants, soit 130 de plus que le précédent. Le salon des exposants a déjà ouvert ses portes, l’occasion pour nos deux membres d’échanger avec une multitude d’acteurs différents du système vélo dont nos voisins ligériens d’Altinnova. L’occasion également de rencontrer deux formidables personnes, Stein Van Oosteren (auteur de Pourquoi pas le vélo) ainsi qu’Olivier Razemon (journaliste auteur de Le pouvoir de la pédale et bien d’autres ouvrages). Cette première journée est placée sous le signe du Baromètre des villes cyclables avec la proclamation des résultats. La cérémonie des récompenses, menée d’une main de maître par les équipes de la Fub, ménageant un vrai/faux suspens sur les différents lauréats de chaque catégorie aura été une franche réussite.
Les discours des élus présents oscillent entre fierté et surprise. Une chose en ressort : les villes (petites et moyennes) les plus cyclables se situent sur le littoral ouest et sont marquées par une forte disparité de leur population. 2 500 habitants l’hiver, parfois plus de 100 000 l’été rendant indispensable la création d’alternatives à la voiture. Ce qui pose tout de même une question, celle de la volonté et de l’orientation des politiques cyclables, à destination des touristes ou des administrés ? Nous ne reviendrons pas dans cet article sur les résultats dira-t-on « améliorables » de Saint-Étienne qui ont déjà été relayés.
La journée d’études
Cette seconde journée, ouverte par le discours de M. Emmanuel Denis, élu maire de Tours aux dernières élections municipales, propose différentes tables rondes et plusieurs ateliers thématiques. Le maître-mot réside dans le défi collectif et l’impérieuse nécessité de trouver des alliés pour sortir du seul monde du vélo. Selon le président de la Fub Olivier Schneider, le plaidoyer vélo ne peut être mené qu’en concertation avec l’ensemble des acteurs, même et surtout hors du vélo. La question qu’il convient de se poser désormais est la suivante : quel est le problème et quelle part de ce problème peut être résolue grâce au vélo ? Le rapport du député Guillaume Gouffier-Cha sur la filière économique du vélo indique qu’à elle seule, cette dernière peut créer 100 000 emplois directs grâce à une politique forte de réindustrialisation. En dehors des acteurs économiques, le vélo doit se tourner vers d’autres partenaires naturels comme le mouvement piéton ou ferroviaire.
L’après-midi a été marqué par une présentation sur la solution vélo comme mode de transport individuel et résilient dans les territoires peu denses et périurbains. Les bonnes pratiques ne manquent pas dans les territoires pour illustrer cette forte demande du vélo en dehors des grandes métropoles. On ne fera pas de la France un pays cyclable en oubliant les ¾ du territoire national et la moitié de la population. Là encore, la coopération interacteurs est indispensable pour mener à bien une politique cyclable qui se joue souvent à l’échelon intercommunal. Le congrès s’est finalement achevé sur la place du vélo dans l’élection présidentielle à venir, avec l’annonce d’une Alliance pour le Vélo portée par la Fub, le Club des villes et territoires cyclables et marchables, Vélo & Territoires et l’Union sport & cycle. Une dernière animation préparée par nos semblables du Collectif Cycliste 37 a permis la visite technique des aménagements cyclables de la ville de Tours. Deux circuits étaient proposés pour découvrir l’ensemble de ces aménagements, du très bon comme le pont Wilson, porte d’entrée de la ville réservée exclusivement aux piétons, cyclistes et au tram, et du un peu moins bon…
L’allocution de monsieur le maire de Tours s’est achevée ainsi :
Que faire contre une révolution qui a tellement raison ? Rien. L’aimer. […] On résiste à l’invasion des armées ; on ne résiste pas à l’invasion des idées. Rien n’est plus puissant qu’une idée dont le temps est venu. Victor Hugo
Nous ne pouvions que la partager…
Saint-Étienne, toujours en fin de classement des Villes cyclables