Voie verte en enrobé : « toxique » pour la nature ? Halte aux idées reçues !

Par le Collectif des citoyens pour une voie verte de l’Avesnois éco­lo­gique et solidaire.
Contrairement aux idées reçues, l’enrobé d’une voie verte contri­bue à la pré­ser­va­tion de l’en­vi­ron­ne­ment. Et sur­tout une voie verte revê­tue permet un meilleur report des dépla­ce­ments moto­ri­sés sur le vélo, favo­ri­sant une mobi­lité décarbonée.

Idée reçue #1 : L’enrobée d’une voie verte pollue la nature

Faux. Une fois posé, le liant bitu­meux n’émet aucun pol­luant dans l’en­vi­ron­ne­ment. C’est un sub­strat inerte, issu du recy­clage des déchets de l’in­dus­trie pétro­lière. Au contraire, le sta­bi­lisé est un maté­riau pul­vé­ru­lent, consti­tué d’un mélange de sable et sur­tout de ciment qui se dif­fuse dans l’en­vi­ron­ne­ment sous forme de pous­sières. Le ciment s’in­filtre alors dans les sols et les cours d’eau proches de la voie en stabilisé.

Idée reçue #2 : L’enrobé d’une voie verte est néfaste pour la faune et la flore

Faux. Malgré son aspect natu­rel, une voie verte en sta­bi­lisé ne favo­rise pas par­ti­cu­liè­re­ment la bio­di­ver­sité des milieux qu’elle tra­verse. Que la sur­face soit revê­tue ou non, elle n’est pas des­ti­née à accueillir la faune et la flore. Bien plus que l’emprise de l’infrastructure elle-​même, en réa­lité ce sont les abords de la voie verte qui pré­sentent un vrai enjeu pour la pré­ser­va­tion de la bio­di­ver­sité. Ces espaces d’une sur­face linéaire impor­tante peuvent avan­ta­geu­se­ment être inté­grés aux trames vertes et faire l’objet de plan de ges­tion différenciée.

Idée reçue #3 : L’enrobé d’une voie verte imper­méa­bi­lise les sols

Vrai. Mais le sta­bi­lisé aussi. L’enrobé et le sta­bi­lisé, com­pacté ou ren­forcé, pré­sentent des carac­té­ris­tiques très com­pa­rables en matière d’imperméabilité et d’écoulement de l’eau que le sable sta­bi­lisé. D’autre part il ne faut pas assi­mi­ler le bitume d’une voie verte à celui d’une route des­ti­née à la cir­cu­la­tion moto­ri­sée. L’eau plu­viale n’est pas pol­luée par les hydro­car­bures, les huiles, les débris de pneus et de pla­quettes de frein. Il n’est pas néces­saire, contrai­re­ment à une route, de créer un réseau d’assainissement sépa­ra­tif pour la récu­pé­rer et la trai­ter. L’eau de ruis­sel­le­ment s’in­filtre direc­te­ment sur les abords de la voie verte et peut même ali­men­ter des zones humides qui jouent un rôle majeur dans la pré­ser­va­tion de la biodiversité.

Idée reçue #4 : Une voie verte revê­tue par­ti­cipe à l’artificialisation du territoire

Faux. Contrairement aux pro­jets rou­tiers, la réa­li­sa­tion d’une voie verte ne néces­site qua­si­ment jamais d’acquisitions fon­cières de terres agri­coles ou d’espaces natu­rels. Le réseau des vélo­routes et voies vertes emprunte quasi-​exclusivement des emprises déjà arti­fi­cia­li­sées : che­mins de halage, voies fer­rées désaf­fec­tées ou petites routes de cam­pagne. Ce qu’on ne voit pas est le plus impor­tant : le revê­te­ment n’est qu’une couche de quelques cen­ti­mètres d’épaisseurs au-​dessus d’une épaisse et solide assise de cailloux et de gra­viers de plu­sieurs dizaines de cen­ti­mètres. Les voies vertes reposent sur ces pla­te­formes exis­tantes et par­ti­cipent au réem­ploi de fon­da­tions déjà pré­sentes dans le sol.

Idée reçue #5 : Une voie verte revê­tue pré­sente le plus mau­vais bilan carbone

Faux. Les quan­ti­tés d’énergie, d’eau et de res­sources natu­relles requises pour la mise en œuvre des sta­bi­li­sés ren­for­cés sont, en moyenne, plus impor­tantes que pour les enro­bés. Le sta­bi­lisé à base de sable est aussi consti­tué de ciment ou de chaux dont les pro­ces­sus de fabri­ca­tion néces­sitent des tem­pé­ra­tures éle­vées, for­te­ment émet­teurs en GES (Gaz à Effet de Serre). De plus l’enrobé est plus durable que le sta­bi­lisé, ce qui sup­pose moins de répa­ra­tions donc moins de tra­vaux, moins de dépla­ce­ments et moins d’énergie. Surtout une voie verte revê­tue permet un meilleur report des modes moto­ri­sés sur le vélo et contri­bue à la lutte contre le chan­ge­ment climatique.