Depuis maintenant plusieurs années, la pratique cyclable rurale et urbaine se développe de manière importante. Avec l’étalement urbain, la circulation automobile s’intensifie encore. Cela entraîne naturellement des conflits d’usage et des accidents qui ne sont pas dus qu’à la maladresse ou l’inconscience des pratiquants de l’ensemble du réseau routier public.
Ville, commune, métropole, département, région, comme collectivités territoriales ne pourront renvoyer ces problèmes de partage de l’espace public à la seule responsabilité individuelle.
La construction de réseaux cyclables cohérents, bien entretenus et construits par les opérateurs en concertation avec ceux qui les utilisent est indispensable pour affronter et surmonter ce nouveau problème de l’accidentologie cyclable. Des réseaux routiers mal préparés, mal entretenus, mal signalisés, mal dessinés, par des opérateurs mal informés de l’évolution de la réglementation en matière de cyclabilité sont désormais à proscrire. Il est temps !
La sécurité routière des cyclistes et des piétons est une cause publique au même titre que la sécurité automobile routière. Combien d’accidents mortels d’automobilistes provoqués par des cyclistes ? Combien à l’inverse d’accident mortels de cyclistes provoqués par les automobilistes ? Mais faut-il s’en tenir à cette opposition trop simpliste ? La réglementation et l’aménagement doivent protéger le véhicule le moins puissant, partout. Il est temps.
Il est temps d’écouter les usagers qui ont droit à la route comme les autres, qui ont droit à une sécurité maximum dans leur liberté de se déplacer pour le plaisir comme pour la nécessité, sans être repoussés aux marges des espaces de circulation, ni confinés sur les strapontins des concertations soi-disant publiques. Il est temps.
Cette colère doit être entendue et respectée
Surtout quand elle s’exprime par la voix d’associations, de clubs sportifs, de collectifs, de fédérations, comme des simples citoyens qui sont exposés dangereusement sans l’avoir demandé. Il est temps.
Faisons connaître les constats(1), les études (2), les enquêtes(3), qui œuvrent depuis des années à ce qui freine déjà le développement des mobilités actives et qui va devenir sinon un réel problème de sécurité publique. Il est temps.
Réalisons les projets (4) qui dorment dans les tiroirs des bureaux d’études et des administrations. Ils ne coûtent pas chers en regard des services qu’ils rendront. Il est temps !
Notes en annexe
1. Extrait du rapport de TerraNova qui montre que la Loire avec 159 habitants par kilomètre-carré est moins dotée de pistes cyclables que d’autres départements deux fois moins densément peuplés :
2. Décarboner la mobilité dans les zones de moyennes densité par le Shift Project , Webinaire sur la transition énergétique dans les transports par la FUB ( fédération des usagers de la bicyclette)
3. Fréquentation et déconfinement, suivi des indicateurs par Vélo et Territoire
4. Projet des voies vertes métropolitaines, Projet de la voie des Confluences