Le vélo est au cœur des solutions de mobilité d’avenir. Exemple parlant en date du 26 décembre 2019, France Culture proposait la question du jour : « Le vélo est-il l’avenir de la grève ? ». Ocivélo vous propose ici l’écoute ou la lecture de l’interview.
Que sont, tout d’abord, les micro mobilités ?
Les micro mobilités représentent toute une catégorie de véhicules, du vélo à la trottinette en passant par les gyroroues les gyropodes. Lorsque l’on regarde les grandes artères parisiennes, on remarque tout un ensemble de véhicules que l’on ne voyait pas encore il y a quelques années.
Ce phénomène que l’on observe à l’oeil nu est aussi mesurable sur le plan statistique.
On peut le mesurer grâce à plusieurs indicateurs. Rue de Rivoli, vous avez un compteur de cyclistes qui comptabilise le nombre de cycliste qui passe chaque jour.
Cette hausse des micro mobilités en ces temps de grève est-elle donc un phénomène essentiellement parisien ?
J’ai l’impression que l’impact de la grève est beaucoup plus fort à Paris, tout simplement parce que lorsque les transports en commun sont perturbés dans l’agglomération parisienne, il y a beaucoup plus de personnes qui sont obligées de changer leurs modes de déplacements.
La grève a aussi vu l’augmentation de l’usage des transports partagés. Les opérateurs ont-ils su s’adapter aux grèves ?
Les opérateurs ont un peu de mal à suivre face aux grèves. C’est beaucoup plus compliqué de gérer 30 000, 45 000 ou 65 000 déplacements par jours que 15 000 en temps ordinaires. A cause de l’augmentation incroyable de la demande, la flotte totale des opérateurs de trottinettes a paradoxalement baissé depuis le début de la grève (…) car la maintenance a du mal à suivre.
La question de ces micro-mobilités sera certainement un enjeu pour les élections municipales prochaines dans les grandes villes.
Ça valide la stratégie de Anne Hidalgo. Elle a massivement investi dans les infrastructures cyclables. Alain Juppé, lorsqu’il était maire de Bordeaux, a beaucoup investi dans le vélo. Résultat, Bordeaux était l’une des villes les plus cyclables de France. Grenoble a fait la même chose et la pratique du vélo a explosé.
S’il y a une leçon à retenir de la grève, c’est que lorsque des infrastructures cyclables sécurisées existent, la pratique du vélo explose littéralement. C’est une recette quasiment universelle.
Intervenants
Adrien Lelièvre
journaliste aux Echos, spécialiste de la micro-mobilité
et aussi
Jour de grève, à Paris, à vélo
L’interconnexion n’est plus assurée – blog d’Olivier Razemon – Journaliste au Monde