Sueur + froid = grand froid puis odeurs ! Quelques conseils pour plus de confort

Les Stéphanois connaissent bien le froid, mais la peur de sortir sa bicy­clette est-​elle tou­jours due au temps ou à la crainte de sentir mau­vais ? Voici quelques conseils pour péda­ler confor­ta­ble­ment en hiver.

Suer et les odeurs qui vont avec

Avant toute chose, que ce soit par temps froid ou chaud, le sport vante les mérites des vête­ments tech­niques, mais craindre les odeurs et ris­quer de trop suer sont des élé­ments pro­blé­ma­tiques régu­liers pour appré­cier les dépla­ce­ments à vélo. Qui n’a pas repris les vête­ments du matin ou de la veille en étant dégouté par l’odeur.

Ainsi il serait pré­fé­rable de pri­vi­lé­gier une matière noble, la laine. Elle est un atout pour être rapide à sécher à même le corps et peu odo­rante pour les jours sui­vants. Même des marques de sport nature en font l’an­nonce : « portez-​moi pen­dant 7 jours sans lavage ». Ainsi un conseil, sup­pri­mer le tra­di­tion­nel t‑shirt syn­thé­tique ou coton, pri­vi­lé­gier un vieux pull 100% laine méri­nos (plus fin), cache­mire (plus doux), angora (doux mais tue le lapin) et mouton bien sûr. On peut rajou­ter à la laine, son inté­rêt pour l’é­pais­seur de sa matière qui aug­mente sa capa­cité à chauf­fer. Mais c’est sur­tout l’air qui se réchauffe, donc pri­vi­lé­gier le « mul­ti­couche » est recom­mandé — voir titre sui­vant. Je rajou­te­rai que les cou­leurs claires per­mettent d’être vu plus faci­le­ment par les autres usa­gers, chose non négli­geable quand on a plu­sieurs couches de vête­ment et que l’on risque de chan­ger de « couleur ».

Une des prin­ci­pales fausses idées est que la laine gratte. Cette sen­sa­tion n’est pré­sente qu’a­vec des laines brutes gros­sières et sur­tout neuves — et je ne parle pas des dites « laines d’a­cry­lique » : du syn­thé­tique. Après plu­sieurs lavages de laine natu­relle « à la main » — à froid au savon de Marseille, bicar­bo­nate de soude et vinaigre blanc pour l’a­dou­cis­sant — la laine se feutre quelque peu et devient douce. Mais ce n’est qu’au bout de quelques minutes que l’on ne pense plus à ce grat­te­ment, d’au­tant plus si on uti­lise une fine épais­seur douce de par sa pro­ve­nance — cache­mire et méri­nos. On peut aussi le voir sous un autre angle : dans la fraî­cheur hiver­nale, le grat­te­ment devient une source de réchauf­fe­ment pour la peau — je quitte le res­senti phy­sique et me rap­proche de l’as­pect psy­cho­lo­gique — tout est dans la tête ! ? On pourra juger par l’usage…

Cette sensation de froid, de la poitrine aux bouts des orteils

Oublions le tra­di­tion­nel papier jour­nal sur la poi­trine, ça marche peut-​être mais là j’ai plus simple et plus pra­tique. Il suffit de pri­vi­lé­gier le mul­ti­couche (pelure d’oi­gnons) et la pro­tec­tion contre le vent. Mais ce qui est moins simple c’est de s’or­ga­ni­ser. Tout variera par la lon­gueur, la durée et le déni­velé du dépla­ce­ment, mais aussi la météo — vent, tem­pé­ra­ture et humidité.

L’exemple sui­vant est un trajet d’une heure sans arrêt — à part les feux tri­co­lore — par ‑5 degrés Celsius (°C) sec, 16 km et 300 m de déni­velé néga­tif avec deux petites côtes et peu de vent, entre Saint-​Étienne et Andrézieux-​Bouthéon le matin à 7 h 30 début jan­vier 2021, s’habiller :

  • Pour le torse, trois couches de laine et un coupe-​vent à capuche par dessus ;
  • Deux pan­ta­lons 100% laine (un fin et un épais) ;
  • Deux couches de chaus­settes 100% laine (une fine et une épaisse) ;
  • Des chaus­sures larges en cuir une taille au-​dessus (tou­jours pour chauf­fer l’air) ;
  • Des gants toutes sai­sons en laine et cuir et des moufles* coupe-​vent (sans dou­blure) par-​dessus ou deux couches de gants (fin et épais type ski) ;
  • Et pour finir un tour de cou en laine (fin) autour de la tête en guise de bonnet et un tour de cou (en laine épaisse) autour du cou !

Au bout de 15 à 30 minutes le corps se chauffe, il faut enle­ver le coupe-​vent et les moufles. Les autres couches sont encore néces­saires mais en cas de besoin on peut en enle­ver pro­gres­si­ve­ment. Cela implique quelques mani­pu­la­tions et demande de pos­sé­der au moins une sacoche ou un panier pour ranger les vête­ments, mais le confort en vaut la chan­delle ! Ainsi on peut arri­ver sans trop de froid et de sueur à sa des­ti­na­tion et refroi­dir son corps pro­gres­si­ve­ment, en se rha­billant si néces­saire. La laine humide en pre­mière couche sèche très vite car la peau à 37° C se repose mais chauffe encore la laine et la sèche. Au bout de 10 minutes la pre­mière couche est sèche et les vête­ments ne sentent pas le bouc. Évidement l’ef­fort donné pour cet exemple n’est pas celui que l’on donne pour une course spor­tive de com­pé­ti­tion, mais avec un rythme constant et une péda­lage « mou­li­nette modé­rée » (petite vitesse) on pri­vi­lé­giera la sou­plesse à la force.

En tout cas cette tech­nique est très uti­li­sée par les voya­geurs à vélo et donc à pri­vi­lé­gier pour les dépla­ce­ments à vélo quels qu’ils soient.

Autrement pour limi­ter les couches, sur des tra­jets plus courts, on pourra s’é­qui­per d’une grosse polaire ou d’un bon duvet (dou­doune) pour couper le froid ou plutôt pour limi­ter la perte de chaleur.

La neige dans les yeux

Certains uti­li­se­ront des masques de ski, très effi­caces, cepen­dant ils ont le défaut de réduire la visi­bi­lité par l’angle de vue et la teinte de la paroi — contre le soleil sur­tout. Donc un conseil, une bonne cas­quette avec une longue visière vien­dra à bout des petits flo­cons gênants. Pour sûr, en cas de grosse tem­pête de neige, le masque sans teinte, avec un large angle de vision — et épaissi pour por­teur de lunettes — sera de mise.

La neige qui mouille

Comme pour la pluie, pri­vi­lé­gier la cape de pluie par dessus deux couches de laine uni­que­ment. La couche supé­rieure de laine pourra être une veste, pour sa pos­si­bi­lité de s’ou­vrir faci­le­ment* et aérer son corps sous la cape — cape de type Fulap de Spad de ville. La longue visière de la cape de pluie rem­place la casquette.

Les jambes pro­té­gées peuvent, en cas de grosse « bouilla­baisse » de neige être équi­pées d’un pan­ta­lon imper­méable, mais atten­tion à la conden­sa­tion à l’intérieur !

Des sur-​chaussures imper­méables pro­té­ge­ront a minima des éclaboussures.

Pour tous ces acces­soires, en période d’hu­mi­dité intense, un vête­ment tech­nique tel que le Gore-​Tex® est à pri­vi­lé­gier — pour les gros bud­gets — pour ses capa­ci­tés à être « res­pi­rant », imper­méable et coupe-vent.

Le vélo mal équipé

Une bonne pro­tec­tion contre le vent — vent créé par le mou­ve­ment — est : la vitre de pro­tec­tion sur le guidon. Une grosse sacoche avant peut faire l’af­faire pour pro­té­ger les mains, mais les simples man­chons sont très esthé­tiques. De plus on pré­fé­rera des garde-​boue suf­fi­sam­ment longs pour pro­té­ger les pieds et le bas des jambes, voire des bavettes dans le pro­lon­ge­ment des garde-boue.

La route verglacée

C’est le seul risque indé­pen­dant de notre bonne volonté. Donc en cas de gel, il est de mise de n’emprunter que les amé­na­ge­ments déga­gés et dége­lés par le sel et la pouz­zo­lane (gra­villon de roche). Nous nous amu­se­rons à rouler dans 20 cen­ti­mètres de neige mais gare au ver­glas sous-​jacent ! Il est tou­jours pos­sible de chan­ger de pneus pour des pneus cloutés.

Tout cela s’acquiert avec de l’ex­pé­rience, de l’ha­bi­tude et de l’or­ga­ni­sa­tion mais n’est pas la seule façon de faire. Libre au cycliste de faire ses propres expé­ri­men­ta­tions car chacun est dif­fé­rent et res­sent dif­fé­rem­ment les condi­tions cli­ma­tiques — phy­si­que­ment et psy­cho­lo­gi­que­ment parlant.

* Ce conseil est pour les per­sonnes agiles à vélo.